Dans un monde où les rêves s’effritent souvent au contact de la dure réalité des quartiers populaires, Rosario Lavache incarne une exception flamboyante. Fils de Martissant, il est aujourd’hui l’une des figures montantes du football haïtien à l’étranger, faisant briller ses couleurs sur les terrains de New York avec Osner’s FC.
Avant les projecteurs et les pelouses soignées des terrains américains, Rosario a tout connu du football de rue. Il s’est affirmé dans les championnats vacances organisés dans des zones populaires comme Fontamara et Martissant. Là, au cœur de la ferveur populaire, entre cris de supporters et poussière de terrain, il a appris à se battre, à dribbler, à résister. Ces tournois communautaires, véritables écoles de caractère, lui ont forgé une âme de guerrier.
Il a ensuite gravi les échelons à travers des clubs comme Quisqueya FC, Union Sportive de Carrefour et Juventus des Cayes, où il s’est démarqué par son engagement, sa puissance physique et sa vision du jeu.
Mais le parcours de Rosario n’a pas été exempt d’épreuves. À Léogâne, lui et son frère ont été arrêtés arbitrairement, accusés à tort d’appartenir à un groupe armé actif à Martissant. Une erreur grave et injuste, corrigée après vérification, mais qui rappelle à quel point les jeunes de certains quartiers sont souvent victimes de stigmatisation. Rosario en est sorti blanchi, renforcé dans sa volonté de réussir et de faire mentir les préjugés.
Aujourd’hui, avec Osner’s FC, Rosario Lavache ne joue pas uniquement pour le score. Il joue pour faire honneur à ses origines, pour montrer que les talents des quartiers oubliés méritent une place sur la scène internationale, pour porter les rêves de toute une génération. Polyvalent, capable d’évoluer au milieu ou en attaque, il impressionne par son intensité et sa détermination.
De Martissant à New York, son parcours est celui d’un jeune qui a choisi de croire en lui malgré les obstacles. Il est devenu un exemple pour de nombreux jeunes Haïtiens : preuve vivante que l’on peut naître dans un quartier défavorisé et pourtant viser loin.
À chaque sprint, chaque passe, chaque but, Rosario joue pour Haïti, pour Martissant, pour sa famille, pour les rues qui l’ont vu grandir.