Grève à Carrefour : la pression monte pour la nomination d’un cartel intérimaire

Depuis ce lundi, la commune de Carrefour, notamment le quartier de Fontamara, est paralysée par une grève imposée par le chef d’un groupe armé local. Cette mobilisation vise à contraindre l’État haïtien à nommer un cartel intérimaire à la tête de la mairie, en remplacement de l’administration démissionnaire.

Dès les premières heures de la journée, la grève a été largement suivie. Commerces, entreprises privées et institutions publiques locales ont fermé leurs portes, à l’exception des hôpitaux et des services d’urgence, notamment les pompiers, autorisés à fonctionner normalement.

Des entités publiques majeures, telles que la Direction Générale des Impôts (DGI), l’Office National d’Identification (ONI), l’Office d’Assurance Véhicules Contre Tiers (OAVCT) et les services de l’immigration, sont également restées inactives. Ces institutions, tout comme les commerces, ont respecté l’ordre de cessation d’activités imposé dans la commune.

Prévue pour s’étendre sur trois jours — du 28 au 30 avril —, cette grève illustre l’emprise croissante des forces armées non étatiques sur la gouvernance locale. À Carrefour, comme dans plusieurs autres régions du pays, le pouvoir de décision semble de plus en plus passer entre les mains de ces groupes, reléguant les autorités étatiques au second plan.

Pour l’instant, aucune réaction officielle n’a été enregistrée du côté des autorités haïtiennes. Sur le terrain, l’inquiétude grandit : de nombreux habitants dénoncent une situation de prise en otage de la population et un affaiblissement progressif des institutions publiques.

La poursuite ou non de la mobilisation dans les prochains jours sera un indicateur clé pour évaluer la capacité de l’État à répondre ou à résister à cette nouvelle pression.

Sa K ap Fèt Fontamara
Sa K ap Fèt Fontamara
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