Fontamara : Là où les rêves des jeunes bravent la tempête

Dans une Haïti secouée par l’instabilité, la violence et l’incertitude, Fontamara, quartier populaire de Port-au-Prince, s’impose comme un symbole inattendu de résistance et de courage. Ici, une jeunesse déterminée refuse de se laisser engloutir par le chaos. Malgré l’absence de l’État, le manque d’opportunités et les difficultés économiques, les jeunes de Fontamara tracent un chemin semé d’espoir : celui de leurs rêves.

Une génération debout dans les décombres

Dans les ruelles de Fontamara, entre les écoles menacées, les foyers appauvris et les visages marqués par le désespoir, une autre réalité émerge. Des jeunes, armés non pas de haine, mais d’audace, de talent et de vision, s’engagent. Ils créent des mouvements communautaires, organisent des formations, enseignent dans des conditions précaires, bâtissent de petites entreprises, participent à des projets culturels et s’érigent en piliers d’un avenir qu’ils refusent d’abandonner.

Ils savent que le pays leur laisse peu. Mais ils savent aussi qu’ils peuvent lui offrir beaucoup.

L’éducation, l’entrepreneuriat, la culture : leurs armes de construction massive

À Fontamara, plusieurs jeunes leaders transforment leurs rêves en projets concrets. Des initiatives éducatives indépendantes naissent, parfois dans des maisons, des églises ou sous des bâches. Des ateliers d’art, des studios de musique improvisés, des collectifs de poésie et des associations citoyennes s’organisent autour d’une mission commune : élever les consciences, repousser les limites, briser les chaînes invisibles de la résignation.

Des jeunes deviennent mentors, forment d’autres jeunes à la technologie, à la gestion, au journalisme, à la protection de l’environnement — malgré les coupures d’électricité, malgré la peur. Leur dévouement n’est pas de façade : il se lit dans la fatigue de leurs yeux, dans l’intensité de leur engagement, dans les risques qu’ils prennent pour bâtir du neuf sur du chaos.

« Nou pa pè rèv nou » : une jeunesse qui se choisit

« Nou pa pè rèv nou » (Nous n’avons pas peur de nos rêves), disent-ils. Leur combat est silencieux mais puissant. Ils veulent prouver qu’on peut naître à Fontamara et devenir ingénieur, poète, diplomate, entrepreneur, enseignant, créateur de changement. Leur espoir est contagieux, leur résilience, une leçon pour tout un pays.

Face à l’abandon de l’État, les jeunes prennent leurs responsabilités. Leur dévouement ne cherche pas la gloire. Il vise la transformation. Et ce pays, s’il veut renaître, devra apprendre à écouter ces voix jeunes, ces battements de cœur résistants, ces mains tendues vers un lendemain qu’ils construisent avec foi.

À Fontamara, les rêves ne fuient pas la réalité. Ils la défient. Et parfois, ils la transforment.

Fontamara n’est pas seulement un quartier blessé : c’est un laboratoire de l’avenir.

Roubens Vil
vilroubens1@gmail.com

Sa K ap Fèt Fontamara
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