Anne Judly Shelda Guillaume, 17 ans : De l’ombre à la lumière, une héroïne en devenir

Fontamara, Haïti — Il y a des visages qu’on remarque, des présences qui traversent l’instant comme un éclair, et puis il y a des âmes qui marquent, silencieusement, profondément. Anne Judly Shelda Guillaume, 17 ans, élève en Nouveau Secondaire 3 chez les Sœurs Salésiennes de Thorland à Carrefour, est de celles qu’on ressent plus qu’on ne décrit.

Résidant à Fontamara 27, prolongée Route-Sable, Shelda incarne cette jeunesse haïtienne pleine d’espoir, d’élan et de détermination. Sa participation au concours Miss Héroïnes 2025 n’est pas une simple ambition personnelle. Elle y voit un levier, une tribune, une mission : celle de représenter, d’inspirer et de transmettre. « Ce concours n’est pas un appel pour moi, c’est un appel à oser », confie-t-elle avec conviction.

Trois mots résument son essence : résiliente, élégante, persévérante. Résiliente, parce qu’elle a appris à se relever avec grâce. Élégante, car pour elle, la beauté commence par la manière d’être. Et persévérante, parce que ses rêves, notamment celui de devenir chirurgienne, exigent chaque jour travail et discipline. « Mon rêve n’a rien d’un conte de fées. Il porte une blouse blanche et bat au rythme d’un cœur humain », dit-elle avec une maturité désarmante.

Shelda ne se contente pas de rêver. Elle agit. Elle s’exprime, lit, écrit, soigne déjà avec les mots et s’inspire de la musique et de la mode pour mieux comprendre et transmettre. Le silence ne l’effraie pas, il devient chez elle une page à remplir, une occasion d’écrire et de guérir autrement.

Participer à Miss Héroïnes est pour elle un acte de foi : foi en soi, foi en l’avenir, foi en la possibilité pour chaque fille, d’où qu’elle vienne, de briller. « Ce concours, c’est plus qu’un podium. C’est une voix », affirme-t-elle. Une voix qu’elle souhaite utiliser pour encourager d’autres jeunes filles à croire en leurs rêves, même les plus audacieux, même ceux qu’on leur dit inaccessibles.

Lors d’une des étapes du concours, sous la pluie, Shelda a vécu un moment fort : une jeune fille dans le public l’a regardée et lui a offert un sourire timide. « Ce jour-là, je me suis promis d’exister pour elle », raconte-t-elle, les yeux brillants. C’est dans ces instants simples qu’émergent les vraies héroïnes : celles qui osent se tenir debout, même sous la pluie battante.

Pour Shelda, une héroïne n’a pas besoin de cape, mais de valeurs. Elle élève sans dominer, écoute autant qu’elle parle, brille sans écraser. Et si elle devait porter une couronne, ce serait avant tout pour servir, pour guérir, pour aimer.

« Gagner, pour moi, ce serait avoir une voix un peu plus forte pour dire des choses utiles », affirme-t-elle. Sa vision ? Créer des espaces pour que d’autres filles puissent parler, écrire, apprendre, croire en elles. À celles qui doutent, elle dit simplement : « Tu es capable, tu es unique, et le monde a besoin de ta lumière. »

Avec une authenticité rare, Anne Judly Shelda Guillaume est en train de tracer sa route. Pas seulement vers un titre, mais vers un destin. Et elle le fait avec grâce, foi et passion. Comme une vraie héroïne.

Sa K ap Fèt Fontamara
Sa K ap Fèt Fontamara
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