Quand retirer son argent devient un cauchemar à Fontamara



Un SOS contre une pratique illégale qui étrangle les habitants de Fontamara.

Fontamara, l’une des zones les plus peuplées et dynamiques de la région métropolitaine de Port-au-Prince, est aujourd’hui le théâtre d’un phénomène inquiétant : la multiplication des cas de rançonnement de la part de certains agents MonCash et maisons de transfert.

Alors que les frais de transferts sont déjà prélevés automatiquement par les compagnies officielles, de nombreux clients se voient contraints de verser des sommes supplémentaires — parfois jusqu’à 10% du montant transféré — pour pouvoir retirer leur argent. Une double peine infligée à une population déjà vulnérable économiquement.

« Yo dim si mwen pa bay 500 goud sou transfè a, mwen pap ka pran lajan an », témoigne un habitant de Fontamara qui préfère garder l’anonymat. Cette pratique, dénoncée par plusieurs citoyens, est devenue monnaie courante. Pire encore, les clients qui refusent de se plier à cette exigence illégale sont parfois humiliés ou tout simplement refoulés.

Ce comportement abusif, qui s’apparente à de l’extorsion, porte atteinte à la dignité des bénéficiaires et ternit l’image des services de transfert d’argent, essentiels à la survie de nombreuses familles haïtiennes. Il est urgent que les autorités compétentes — notamment la Banque de la République d’Haïti (BRH), les compagnies concernées (Digicel pour MonCash, ainsi que les grandes maisons de transfert comme Western Union, Cam, Unitransfer, etc.) — prennent leurs responsabilités pour régulariser la situation.

Ce SOS lancé depuis Fontamara est un appel à la justice, à la transparence et à la protection du consommateur. Les transferts d’argent, souvent envoyés depuis l’étranger au prix d’immenses sacrifices, doivent arriver intacts entre les mains de ceux qui en ont besoin. Il est temps que cette économie parallèle de la rançon prenne fin.

Sa K ap Fèt Fontamara
Sa K ap Fèt Fontamara
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